Du 17 Tamouz à Rosh Hodesh Av
De manière générale, les restrictions de ces jours sont classées en 2 groupes: éviter toute réjouissance que l’on peut célébrer ultérieurement, et éviter d’encourir certains risques.
1. Nous nous abstenons d’écouter de la musique ou de danser durant ces 3 semaines. Mais il est permis d’écouter un chant sans orchestre, s’il ne procure pas de joie particulière.
Il est aussi interdit de jouer d’un instrument de musique pour se détendre. Par contre, un musicien professionnel qui n’a pas d’autre moyen de subsistance a le droit de jouer de la musique pour des goyim, ou chez des juifs pour un repas de Mitsva – comme ci-après.

2. Selon la loi stricte, les séfarades peuvent se marier jusqu’à Rosh Hodesh Av; il leur sera alors permis de se marier avec des chants et danses. Tandis que les ashkénazes s’abstiennent de se marier jusqu’au 10 Av – ou pour cette année, jusqu’au 11 Av.
Notons tout de même que certains décisionnaires séfarades déconseillent vivement de se marier depuis le 17 Tamouz.
Un divorcé peut se remarier avec son ex-femme, du fait que cette cérémonie ne procure pas de joie singulière.

3. Il est permis de dresser tout repas de Mitsva, tels qu’une Brit Mila, ou un Pidyon Haben. Les séfarades pourront dans ces cas célébrer ces fêtes avec orchestre, tandis que les ashkénazes devront s’abstenir de musique.
Concernant une Bar Mitsva, elle peut être célébrée durant les 3 semaines comme précédemment, à la stricte condition qu’elle soit fêtée à la date exacte, et qu’on la célèbre conformément aux lois de décence requises par la Torah – c.-à-d. danses séparées et chants juifs uniquement.

4.  Les ashkénazes ont l’habitude de ne pas se couper les cheveux ni de se raser, depuis le 17 Tamouz. Tandis que les séfarades ne s’en abstiennent que depuis le Shabbat qui précède le 9 Av – ou pour cette année, depuis le vendredi 1er Av, comme nous l’apprendrons. [Là-aussi, le Ben Ish Haï évoque que certains séfarades ont l’usage de s’en abstenir pendant les 3 semaines.]
Pour une Brit Mila, le père, le Mohel et le Sandak peuvent se raser et se couper les cheveux le jour du Brit, ou même la veille, après la tombée de la nuit. Cette dérogation n’est toutefois pas donnée lorsque la Brit Mila a lieu dans la semaine de Tisha béAv.

5. Il faut éviter d’encourir des dangers durant cette période, car elle est propice aux complications. Les mises en garde deviendront très strictes à partir de Rosh Hodesh Av. Mais dès le 17 Tamouz déjà, il faut s’abstenir de corriger physiquement un enfant ne fût-ce qu’un tant soit peu. [Chou-Ar fin du ch.551]
[De même, il faut s’abstenir de se promener seul dans un endroit désert à certaines heures de la journée – de la 4e heure (solaire) après le lever du soleil, jusqu’à la fin de la 9e heure. Cf. Ibid.]

6. En temps normal, quand on porte un nouvel habit, ou que l’on mange pour la première fois un fruit de la nouvelle récolte, on dit la Berakha de ShéHé’héyanou Vékiyémanou Véhiguiyanou Lazeman Hazé – qui nous a fait vivre, nous a entretenus, et nous a permis d’arriver à ce jour.
Pendant les 3 semaines, on évite de dire cette Berakha, car il n’est pas adéquat de remercier Hashem ‘d’arriver à ce jour’ de deuil. On s’abstient de ce fait de porter un nouvel habit ou de consommer un nouveau fruit durant ces jours [ch.551 §17]. En revanche, il est permis de porter un habit sur lequel on est exempté de cette Berakha – par ex. sur des chaussettes, sous-vêtements, ou chaussures en cuir.

7. Du 17 Tamouz jusqu’à Rosh Hodesh, il est permis d’acheter des nouveaux vêtements. La restriction de ne pas dire ShéHé’héyanou pendant cette période n’implique que de ne pas porter ce nouvel habit. [Par contre, il sera défendu d’acheter des nouveaux vêtements depuis Rosh Hodesh, comme nous l’apprendrons.]

Rav Harry Dahan de 5 minutes éternelles