Parachath Chelah Lekha : « Nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles »

On a demandé un jour à quelqu’un d’extrêmement méchant : « Pourquoi es-tu si méchant et ne montres-tu pas le moindre élan d’amour envers ton prochain ? » Cette personne répondit : « Parce que j’accomplis la mitswa de la Tora  : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et, tout comme je me déteste, je déteste les autres ! »

En fait l’amour de soi et l’amour de son prochain vont de pair. Toute personne qui critique autrui a, au fond de soi, une piètre opinion d’elle-même. Bien qu’elle ne se l’avoue pas, elle se méprise et se déteste. On peut constater ce phénomène dans la parachath Chela’h lekha ( Bamidbar  13,33) : Lorsque les explorateurs sont revenus d’ Erets Yisraël , ils ont fait au peuple juif le compte-rendu suivant : « Nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles et ainsi étions-nous à leurs yeux [des habitants de Canaan] ». Ils ont ainsi projeté sur les habitants de Canaan une vision qu’en réalité ils avaient d’eux-mêmes ! Ce sont ces mêmes explorateurs qui ont dit du lachon hara’ sur Erets Yisraël et qui ont, indirectement, comme nous l’enseignent nos Sages, causé la destruction des deux Temples. Lorsqu’on se perçoit comme une sauterelle sans valeur, toutes nos propres valeurs disparaissent également à nos yeux. De cette façon, on n’accordera pas non plus de valeur à son prochain ni à la terre donnée par Hachem  ! Et c’est ainsi que l’on pourra tomber dans le lachon hara’ le plus grave !

Jacques KOHN Zal.