Comment une jeune juive put-elle se marier à un roi non-juif ?…
N’est il pas enseigné que pour les 3 péchés capitaux, Guilouy Arayot (les mariages interdits), Avoda Zara (idolâtrie) et Chefih’out Damim (meurtre), on doit préferer la mort plutôt que leur transgression ?

La question de savoir si Esther avait le droit, selon la Halakha , de s’unir à Assuérus, est examinée en détail dans la Guemara ( Ketouvoth 3b et Sanhédrin 74b), ainsi que dans les Tossafoth ad loc .

Rappelons ici qu’Esther, selon certaines sources, était l’épouse de Mardochée.
Pour condenser à l’extrême (et sans que le résumé qui va suivre ait quelque valeur halakhique que ce soit), Esther n’a participé, à aucun moment et de manière active, à un péché d’adultère. Sa piété et sa vertu étaient telles qu’il ne fait aucun doute que c’est avec répugnance qu’elle s’est livrée à Assuérus.

D’autre part, pour apprécier si son comportement aurait pu constituer une profanation du Nom divin, il convient de prendre en considération le fait qu’Assuérus n’était animé que par de la passion et de la concupiscence. Il ne savait donc pas, lorsqu’il l’a épousée, qu’elle appartenait au peuple juif, de sorte qu’on ne peut le soupçonner d’avoir voulu qu’elle trahisse sa foi ni qu’elle souille ses croyances.

Le texte biblique indique en substance qu’Esther « fut prise ( watilaqa‘h ) vers le roi Assuérus, dans la maison de sa royauté… » (Esther 2, 6). Ce verset, comme l’explique Malbim ( ad loc. ), contient deux preuves qu’elle a été enlevée de force :

1. Le mot watilaqa‘h évoque nécessairement qu’elle a été amenée au roi sous la contrainte.

2. Le fait que le texte ne mentionne pas qu’elle a été amenée dans la maison du roi, mais « dans la maison de sa royauté », implique qu’elle a été conduite dans la chambre personnelle du roi.

Rappelons, d’autre part, que l’histoire de Pourim est celle d’un miracle caché. Les Juifs méritaient d’être punis pour avoir participé au banquet organisé par Assuérus. Voilà pourquoi Hachem a envoyé Aman pour les massacrer. Mais avant de concrétiser cette menace incarnée par Aman, Il a prévu le moyen pour les Juifs d’y échapper : Il fallait que les Juifs se repentent de leur conduite et qu’il se dresse, en la personne d’Esther, quelqu’un pour les sauver. Les desseins divins sont toujours entourés de mystère, et il ne nous appartient pas, ici comme ailleurs, de vouloir leur trouver une explication rationnelle.