Haftarath parachath Toledoth – Haïr Esaü ?

La haftara de la parachath Toledoth est formée par le premier chapitre et les sept premiers versets du deuxième chapitre du livre du prophète Malachie, le dernier de ce qu’il est convenu d’appeler les « Douze petits prophètes ».

Cette haftara nous projette d’emblée, dès ses deuxième et troisième versets, dans l’antagonisme Jacob-Esaü dont le récit forme l’essentiel de la paracha :

« Je vous ai aimés, dit Hachem ; et vous dites : En quoi nous as-Tu aimés ? Esaü n’était-il pas frère de Jacob ? dit Hachem ; et J’ai aimé Jacob, mais Esaü Je l’ai haï, et J’ai fait de ses montagnes une désolation, et J’ai livré son héritage aux chacals du désert. »

Comment comprendre cette haine de Hachem envers Esaü alors que la Tora nous fait interdiction « d’abominer l’Iduméen [en d’autres termes : les descendants d’Esaü], car il est notre frère » ( Devarim 23, 8) ?

Peut-être peut-on interpréter ce verset, comme le propose le Séfèr Torath Moché ( ad Berèchith 29, 30), à la lumière de deux versets apparemment contradictoires : « [Jacob] aima Rachel plus que Léa » ( Berèchith 29, 30) et : « Hachem vit que Léa était haïe » ( Berèchith 29, 31).

Lorsque la Tora dit que Léa était haïe, il faut comprendre cette « haine » comme signifiant en réalité un amour moins intense que celui que notre Patriarche portait à Rachel.

De la même manière, quand Hachem déclare qu’Il hait Esaü, cette haine pourrait ne signifier rien d’autre qu’un amour moindre que celui qu’Il porte à Jacob.

De la même façon, si la Tora nous interdit « d’abominer l’Iduméen », c’est pour que nous ne lui portions pas le même amour qu’envers les autres peuples.

Jacques KOHN Zal