Des rabbins et des dirigeants communautaires orthodoxes ont rencontré le pape pour débattre avec lui d’un certain nombre de sujets importants. Ils comptaient parler notamment de la protection des cimetières juifs contre les vandales, de tolérance et de fraternité entre les peuples et des moyens de lutter contre les atteintes portées aux enfants.

Parmi les membres de la délégation se trouvaient Zvi Gluck, directeur de l’organisation ‘Amoudim’ qui aide les personnes victimes d’agressions à New York, et son père, le Rav Edgar Gluck, grand rabbin de Galicie. Le pape a été choqué par les révélations faites par ses visiteurs et estimé qu’il fallait agir avec la plus grande fermeté contre de tels agissements.

A l’issue de cette rencontre, les accompagnateurs de la délégation, qui attendaient dans une autre salle, se sont mis à chanter et à danser, sur un air joué par un musicien, devant le pape qui était visiblement satisfait.

Mais cette attitude a fortement déplu à certains groupes orthodoxes qui ont critiqué la visite chez le pape et les chants qui l’ont clôturée.

Mais d’autres ont rejeté ces remarques, affirmant qu’il avait toujours été nécessaire de dialoguer et que ‘si ces chants ou cette rencontre pouvaient être utiles à d‘autres Juifs, cela en valait la peine’.

Parmi ceux qui ont émis cette opinion, le site Kikar Hashabat mentionne l’avis de Motta Frank, personnalité influente de la Hassidout Braslav, qui a écrit : « Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que des rabbins rencontrent le pape pour œuvrer en faveur du peuple juif de diaspora ».

Après ces protestations, le Rav Dovber Pinson, membre influent de la Hassidout Habad, qui faisait partie de la délégation, a publié une lettre ouverte pour expliquer ses positions et celle de ses amis et dire qu’il s’agissait au contraire d’un Kiddoush Hashem (sanctification du nom divin).

Il a précisé ‘qu’au cours de l’audience strictement privée que son groupe avait eue avec le pape, conduite dans ses bureaux privés, les discussions avaient porté notamment sur le ‘pur monothéisme’. Il a ajouté que ‘la conversation avait été extrêmement fructueuse et avait permis un immense Kiddoush Hashem’. Il a encore souligné que tout s’était passé en l’absence de caméras et sans aucun représentant de la presse.

Il a ajouté: “A l’issue de notre conversation, nous sommes passés dans une autre salle où nous attendaient des membres de la délégation et ils ont entonné spontanément des chants et des danses. Je n’en avais pas été informé au préalable et n’avait pas donné mon consentement ».

« J’ai alors hésité sur la conduite à tenir, a-t-il poursuivi. Je ne voulais pas entraîner un Hilloul Hashem ni offenser quelqu’un mais je ne souhaitais pas non plus donner l’impression que je fermais les yeux sur ce comportement. J’ai donc tout fait pour que cela cesse rapidement ».

Il a encore tenu à souligner que le petit film, très bref, diffusé après la rencontre, ‘ne reflétait nullement l’atmosphère qui avait régné pendant la rencontre, bénéfique pour tous les Juifs du monde, avec l’aide de D., comme c’était l’intention dès le départ’. Il a conclu sa lettre en présentant ses excuses pour le malentendu et la présentation erronée des faits.