Le lien du peuple juif avec Jérusalem est indéfectible et incontestable. Mais il est toujours réconfortant de trouver des traces de son histoire dans un très lointain passé, surtout après le nouveau vote infamant de l’Unesco. 

C’est le cas avec la découverte d’une pièce extrêmement rare qui a été sauvée des vols qui malheureusement ont lieu fréquemment. Il s’agit d’un papyrus datant du Premier Temple, donc du 7e siècle avant l’ère chrétienne, où est clairement écrit le nom de Jérusalem. Il s’agit de la pièce la plus ancienne, non biblique, qui mentionne le nom de la capitale éternelle du peuple juif.

Ce parchemin, qui avait été dérobé par des pilleurs d’antiquités dans une des grottes du désert de Judée, a été retrouvé et présenté ce mercredi par des chercheurs de l’Office national des Antiquités lors d’une conférence de presse à Jérusalem.

D’après Israël Hasson, directeur de l’Office national des Antiquités, deux lignes écrites en hébreu ancien sur ce papyrus ont été miraculeusement préservées. Un examen paléographique des lettres et une analyse au Carbonne 14 ont permis aux savants de déterminer l’âge de cette relique exceptionnelle. La plupart des lettres étant lisibles, les archéologues ont réussi à déchiffrer le texte suivant : "De Janoach elle descendait à Atharoth et à Naaratha, touchait à Jéricho, et se prolongeait jusqu'au Jourdain".

« Il a ensuite été établi que ce papyrus et l’original d’un document d’expédition datant de l’époque du Premier Temple, indiquant le paiement des impôts ou le transfert de marchandises d’entrepôts à Jérusalem », a déclaré Hasson.
Il a ajouté que ‘Naʽartah’ mentionnée dans le texte, est le même Naʽarat cité dans la description de la frontière entre Ephraïm et Binyamin dans le Livre de Josué 16:7 : « Et il est passé de Janohah à Ataroth et à Naʽarat et est venu à Jéricho et est sorti de Jordanie ».

Le Dr Eitan Klein, directeur adjoint de l’unité de l’IAA ( Israel Antiquities Authority) chargé de la prévention des vols d’antiquités, a indiqué pour sa part que le document était une preuve extrêmement rare de l’existence d’une administration organisée dans le Royaume de Juda. Et de souligner qu’on y voyait déjà la centralité de Jérusalem en tant que capitale économique du Royaume de Judée dans la seconde moitié du 7e siècle avant l’ère chrétienne.

Pour Israël Hasson, la découverte de ce papyrus laisse présager qu’il en existe d’autres, d’une importance tout aussi primordiale pour le patrimoine du peuple juif, qui attendent d’être découverts dans les grottes du désert de Judée. Il a déploré les pillages des biens appartenant au patrimoine mondial effectués par des voleurs qui ne respectaient rien et ne cherchaient qu’à en tirer un profit financier.

Les premiers résultats de ces recherches seront présentés jeudi dans le cadre d’une conférence qui aura lieu sur le campus de l’Université Hébraïque de Jérusalem, sur le Mont Scopus, Har Hatsofim. L’événement est ouvert au public.