L’ancien ministre de la Défense Moshé Arens est décédé ce lundi à l’âge de 93 ans. Au cours de sa longue carrière politique, ce militant de l’Irgoun a également été diplomate et ambassadeur d’Israël aux USA.

Moshé Arens est né dans la ville de Kaunas, en Lituanie, en 1925. Il a émigré aux Etats-Unis avec ses parents à l’âge de 14 ans. La famille s’est installée à New York.

Dans sa jeunesse, Arens a milité au sein du Beitar, mouvement sioniste révisionniste, et pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été enrôlé dans l’armée américaine. Il est monté en Israël en 1948, après la naissance de l’Etat, et a alors rejoint l’Irgoun dirigé par le futur Premier ministre Menahem Begin. Plus tard, il s’est inscrit au parti Hérout, devenu par la suite le Likoud.

Arens a séjourné aux Etats-Unis pendant quelques années, à partir de 1951, pour étudier au MIT (Massachusetts Institute of Technology) et à l’Institut de Technologie de Californie. Il est retourné en Israël en 1957.

Nommé directeur général adjoint des Industries aéronautiques israéliennes, il est resté à ce poste pendant une dizaine d’années avant d’entamer une carrière politique : il a obtenu un siège à la Knesset, en 1973, sur la liste du Likoud. En 1983, il a été nommé ministre de la Défense. Il a repris cette fonction entre les années 1990-1992 et une troisième fois en 1999.

Entre les deux, il a occupé les fonctions d’ambassadeur d’Israël aux USA pendant une année et avait Binyamin Netanyahou parmi son personnel. Arens a également joué un rôle important dans la politique israélienne en tant que ministre des Affaires étrangères, entre les années 1988 et 1990.

Adoptant toujours des positions très fermes, Arens a voté notamment contre le traité de paix et l’accord de Camp David avec l’Egypte, refusant le retrait d’Israël du Sinaï.

Après son départ à la retraite, Moshé Arens est resté très actif, dans le domaine public et dans la recherche historique. Il a entre autres publié un ouvrage sur la Révolte du Ghetto de Varsovie. Jusqu’à sa disparition, il présidait une organisation perpétuant le souvenir de Zeev Jabotinsky et il était à la tête du Conseil d’administration de l’Université d’Ariel, en Samarie.

A l’annonce de son décès, le président de la Knesset Youli Edelstein lui a rendu un hommage vibrant, déclarant : « Pendant des dizaines d’années et jusqu’à son dernier jour, Moshé Arens est resté dévoué à une seule cause, de toute son âme et de tout son pouvoir : la résurrection du peuple d’Israël sur sa terre. Sa contribution à la défense d’Israël et à son statut international a été précieuse et ne sera jamais oubliée ».

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou, très peiné par la disparition de Moshé Arens, a évoqué son souvenir en l’appelant respectueusement son ‘maître’ et son ‘mentor’. Il a déclaré : « Mon épouse et moi-même sommes profondément affligés par le décès de notre cher ami, Moshé Arens z’l. Moshé était un disciple fervent de Zeev Jabotinsky. Dans ce cadre, il a bien connu mon père qui a assisté à son mariage avec sa chère épouse Muriel.  C’est depuis cette époque que des liens très profonds se sont tissés entre nos familles ».

Le ministre de l’Education Naftali Benett, qui le connaissait personnellement, a souligné : « Moshé Arens, figure de proue du sionisme, a consacré toute sa vie à renforcer la sécurité d’Israël, dans le cadre de la science, de l’aéronautique, en tant que ministre de la Défense, en tant que diplomate, comme écrivain et comme historien. Que son souvenir soit béni ».

Moshé Arens laisse son épouse Muriel, d’origine américaine, quatre enfants et de nombreux petits-enfants. Yehi Zih’ro Barouh’.