Parmi les coutumes qui entourent la célébration de la fête de Chavouot, il convient de citer celle qui consiste à décorer nos maisons et les synagogues avec des arrangements floraux et des arbustes.

Plusieurs raisons sont à l’origine de cette coutume :
Au moment du don de la Tora au mont Sinaï, expliquent le Levouch et le ‘Hida, celui-ci, qui se trouvait dans une région pourtant totalement désertique, s’est couvert d’herbages et d’autres végétations. La preuve en est que, lorsque Hachem a interdit aux enfants d’Israël d’y monter, Il a également fait défense au bétail de venir y paître (Chemoth 34, 3).
Une autre raison, nous apprend un Midrach, est que Moïse est né le 7 adar, et a été caché par sa mère pendant trois mois (Chemoth 2, 2). C’est à la fin de ces trois mois, le 6 siwan, future date de la fête de Chavou‘oth, qu’il a été déposé dans une corbeille de jonc grâce à laquelle il a été miraculeusement sauvé. Ce jonc est aujourd’hui symbolisé par les fleurs qui ornent nos maisons en cette fête.
Selon un autre Midrach, après chacune des déclarations de Hachem pendant le don de la Tora, le monde entier a été embaumé de senteurs agréables. Pour cette raison, nous ornons les synagogues, qui symbolisent d’une certaine façon le mont Sinaï, de fleurs odorantes.
Une michna (Roch hachana 1, 2) énonce que Hachem prononce à Chavou‘othSon jugement sur les productions fruitières de l’année suivante. Les fleurs et les branchages qui décorent les synagogues sont là pour nous encourager à prier afin que ce jugement soit favorable (Maguèn Avraham).

Une autre source midrachique compare Israël à une rose située dans un grand jardin plein de ronces, symbole du monde au sens le plus large. Son propriétaire veut le détruire, mais il change d’avis en voyant la splendeur de la rose. De même les mérites d’Israël contribuent-ils à sauver l’univers entier de sa destruction. Voilà pourquoi, suggère le Benei Yissaskhar, nous décorons nos maisons et nos synagogues pour souligner les mérites de la Tora qui nous protège.
Il convient cependant de signaler que le Gaon de Vilna s’est opposé à cette pratique (Voir Michna beroura 494, 10), considérant qu’elle est devenue de nos jours l’apanage du monde chrétien, avec ses arbres de Noël et les décorations florales déposées sur les tombes. Sa réticence est partagée par beaucoup de communautés d’obédience lituanienne.

Jacques KOHN Zal.