Les Israéliens vivant dans le sud du pays ont peut-être rencontré cette semaine sur leur chemin des soldats australiens à cheval venus célébrer le 100e anniversaire de la libération de Beershéva des mains des Turcs au cours de la Première Guerre mondiale.

Ils portaient les uniformes de l’armée britannique de l’époque et les armes utilisées au cours des combats. Ce contingent est venu en compagnie notamment d’un rabbin, aumônier militaire en Australie, qui a effectué ce long voyage sans savoir qu’il allait trouver la tombe d’un soldat juif.

Très impressionné par l’expérience qu’il a vécue, il l’a racontée au Rav Abraham Israel Gellis, journaliste orthodoxe israélien animateur d’émissions de radio, qui est un proche du Rav Yossef Efrati, de l’Admour de Karlin et des dirigeants de la Yeshivat Hévron. Ce dernier, touché par son récit, l’a relaté dans le site Kikar Hashabat.

Lorsque ce rabbin australien est arrivé en Israël, il a appris que la commémoration se déroulerait dans le cimetière de Beershéva. Arrivé sur place, il a découvert avec stupeur la sépulture du capitaine juif Seymour Jacob Van den Bergh, tué le 27 octobre 1917 à l’âge de 27 ans, et qu’il s’y trouvait à quelques jours de la date de sa Hazkara. Il s’est alors demandé s’il n’y avait pas d’autres tombes juives dans ce cimetière.

Le capitaine Seymour Jacob Van der Bergh z’l fait partie des 1 240 soldats de l’Empire britannique qui ont combattu sous les ordres du général Allenby dans le Sinaï et sont tombés dans des affrontements avec les troupes de l’empire ottoman lors de la reconquête de la terre d’Israël qui était depuis plusieurs siècles sous domination turque.

Dans la biographie qui lui est consacrée, il est indiqué ce qui suit : « Alors qu’il combattait avec son régiment, Van der Bergh est décédé le 27 octobre 1917 à El Buggar Ridge durant la campagne du Sinaï et de Palestine. Il appartenait à un détachement qui a subi une attaque soutenue pendant plusieurs heures avant d’être défait. Seuls quatre hommes ont réussi à s’échapper. Il avait été précédemment sur le Front occidental. Son frère, James, qui était lieutenant, est mort alors qu’il combattait dans l’artillerie royale ».

Le Rav Abraham Israel Gellis a précisé que le capitaine Seymour Jacob Van den Bergh portait le prénom juif de son grand-père, négociant en beurre dans un village hollandais, près de la frontière allemande. Il a ajouté que dans les années 1860, la margarine a été découverte et utilisée comme substitut du beurre et la famille Van den Bergh, comprenant le potentiel de ce nouveau produit, a fondé en 1874 la première usine de margarine en Hollande. Le père de Seymour, Henry, a par la suite ouvert une succursale à Londres où il s’est installé et y a fondé une famille.

Sur la pierre tombale au cimetière de Beershéva, sous le nom du jeune Seymour Jacob Van der Bergh, est gravé un texte en anglais disant: « Si loin de son foyer mais si proche de ceux qui l’aiment ». Seymour serait le seul soldat juif, selon les informations détenues jusqu’à présent, inhumé parmi les 1 240 militaires et sa tombe serait la seule à porter le Maguen David. Yehi Zih’ro Barouh’.