Nous entrons dans le mois de Adar qui est le mois de la joie par excellence. Et nous avons pu constater que ce chabbat  dans les synagogues, que cette entrée dans Adar était précédée de la lecture de la parachat « Shekalim », l’une des quatre parachiot que nous lisons à cette période de l’année.

Dans cette lecture, la Torah nous explique la nécessité pour les Juifs qui vivaient à l’époque du Beit Hamikdash d’apporter au Temple, ce fameux « Demi –sicle », le « Ma’hatzit Hashekel » qui était imposé sans distinction aux riches et aux plus nécessiteux. Ce pièce de monnaie avait deux missions: elle servait, d’une part à recenser les Enfants d’Israël mais surtout elle était utilisé pour le « bedek habaït », c’est-à-dire l’entretien du Temple qui comme tout somptueux bâtiment avait besoin d’un vaste service de maintenance. Ces demi-sicles formaient donc une impressionnante caisse commune qui finançait ces travaux.
Ceci expliqué, nous sommes en droit de nous interroger sur le lien existant entre la lecture de cette paracha de Shekalim et la proximité du mois d’Adar.
La réponse de nos Sages est particulièrement pertinente: ils nous indiquent qu’il y a un rapport direct entre la fête de Pourim, le méchant Aman et le « Demi-sicle ».
En effet, la Méguila nous relate que lorsque ce vil antisémite d’Aman avait voulu s’arroger tous les pouvoirs afin de pouvoir planifier seul l’extermination du peuple juif. Pour ce faire, il choisit de soudoyer l’empereur Assuérus en faisant un don massif de sicles d’argent à la caisse du Trésor Royal. Assuérus ne se fit pas prier et acceptera sans rechigner cet argent et laissa Aman programmer sa Solution Finale.
Cependant, nos sages en viennent à « interpeler » Haman : « Haman, tu peux toujours donner des sicles d’argent au Trésor Royal, Israël t’a déjà précédé en donnant des shekalim au Temple. En d’autres termes, « nous n’avons pas peur de ta « avera » car nous, nous avons déjà fait la mitsva ».
A travers cette réplique nos Sages veulent nous livrer un enseignement capital: il y a bel et bien un rapport direct entre l’investissement négatif de nos ennemis et le volume positif de nos mérites.

A supposer que nous réactualisions l’initiative d’Haman, pourrait-on dire qu’il y a un lien entre la programmation d’attentats terroristes contre Israël et les mitzvot que le peuple juif peut accumuler? Sans aucun doute. Hachem voit les efforts nuisibles entrepris par nos ennemis et il attend de nous que nous soyons capables d’en investir au moins autant en bien , en énergie positive et en mitzvot.
Ainsi lorsque nous consacrons des nuit entières à l’étude de la Torah et au bien comme c’est le cas à Hoshaana Rabba et à Shavouot, nous « neutralisons » les nuits de veille consacré par nos ennemis a la planification de notre destruction. Et lorsqu’eux investissent de l’argent pour le mal, nous, nous contribuons par notre générosité, par notre demi-sicle au bien social et spirituel de notre peuple.
Servir D. avec la même énergie que nos ennemis investissent dans le mal. C’est pour nous le moyen le plus efficace pour résister à leurs éventuelles attaques et finalement pour en venir à bout.
En cette période particulière du mois d’Adar, c’est donc un véritable défi qui nous est lancé et qu’il est de notre devoir de relever. Car comme disait Abraham : « Ils peuvent toujours se lever tôt, nous avons déjà commencé à nous réveiller ».

Par David Jortner